Parmi les mesures écologiques qui émergent de la crise sanitaire que nous traversons, faisons un focus sur la création de pistes cyclables provisoires.
Les collectivités territoriales franciliennes donnent actuellement un incroyable coup d’accélérateur au projet « RER vélo » lancé il y a un an par le Collectif Vélo Île-de-France et dont la mise en place était prévue entre 2025 et 2030. Son ambition : des déplacements à vélo confortables, continus et sécurisés, en créant 9 grandes voies cyclables qui relient les pôles de l’Ile de France sur un total de 650 km, dont 200 le long de voies d’eau, avec 45% d’aménagements déjà existants (pistes séparées ou voies vertes), pour un coût global de 500 millions d’€. Avec la perspective du déconfinement, la nécessité de maintenir une distanciation physique peu envisageable dans les transports en commun et celle d’éviter des embouteillages dont les effets sur la qualité de l’air aggraveraient notre vulnérabilité face au virus… l’intérêt et l’urgence de ce projet deviennent une évidence. Le Conseil régional d’Ile de France a annoncé investir 300 millions d’€ et le Conseil départemental du Val-de-Marne, 1 million d’€ supplémentaires pour l’aménagement de pistes provisoires. Les travaux sont en cours partout.
Espérons que ces aménagements et que cet investissement ne soient pas qu’éphémères. S’ils arrivent à s’inscrire dans les habitudes des Franciliens, les chances d’une pérennisation seront bien plus fortes. Mais pour cela, un accompagnement sera nécessaire. Une population importante se met au vélo chaque fois qu’une ville ou un pays développe un véritable « système vélo« , composé de l’ensemble des aménagements, des matériels, des services, des règlements, des informations et des formations permettant d’assurer sur un territoire une pratique du vélo efficace, confortable et sûre. Concrètement, pour que la mayonnaise prenne, il faudra que les équipements, la signalisation, les dispositifs de stationnement, les ateliers de réparation et les formations soient au rendez-vous. Tout un secteur de notre économie locale qui ne demande qu’à se développer.
Mise à jour de l’article (le 8 mai) :
La ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, a dévoilé, jeudi 30 avril, un plan doté de 20 millions d’euros pour faciliter la pratique du vélo lors du déconfinement. Ce plan gouvernemental, élaboré avec la FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) comprend notamment trois « coup de pouce » :
- un « coup de pouce vélo réparation » – un forfait de 50€ pour la remise en état d’un vélo au sein d’un réseau de réparateurs partenaires, voir d’ateliers associatifs
- des séances gratuites de « coup de pouce remise en selle » pour apprendre ou réapprendre à rouler à vélo
- un « coup de pouce stationnement vélo » pour financer à 60% les stationnements vélos provisoires
Une plateforme web est en cours de création et permettra de mettre en lien les réparateurs de vélo et les particuliers souhaitant bénéficier du forfait de 50€ pour faire réparer leurs bicyclettes (disponible à partir du 11 mai), ainsi que trouver les moniteurs vélo partenaires (à partir du 18 mai) : Coup De Pouce Vélo.