Les Initiatives de Transition sont des projets locaux portés par des communautés citoyennes soucieuses de jeter de nouvelles bases dans leur fonctionnement économique et social afin de faire face au triple défi de la raréfaction inéluctable des carburants fossiles, du réchauffement climatique et des crises économiques récurrentes.
Les initiateurs du Mouvement de la Transition considèrent ces 3 défis inextricablement liés nous mettant dans une situation d’une gravité jusqu’alors inconnue et nécessitant l’imagination de tout un chacun désireux de penser et créer de nouveaux modes de vie afin de nous permettre de nous adapter de façon épanouissante dans un environnement social et naturel sain. En un mot, d’être plus résilients 1.
- Le déclin de la production des carburants fossiles
Toutes les données actuelles laissent à penser que nous sommes déjà arrivés au stade où leur production décline. Or l’économie mondiale est basée sur l’énergie abondante et bon marché fournie par ces carburants. Nous devons donc reconsidérer notre système à l’aune d’une énergie qui se raréfie.
- Le réchauffement climatique
Est lié à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (CO2, méthane et dioxyde d’azote) générant un accroissement de la température moyenne mondiale.
Le fait que l’augmentation considérable de ces gaz, en seulement quelques décennies, est dûe à l’activité humaine, est aujourd’hui connu de tous. La question cruciale est de définir comment cette activité pourrait être menée dorénavant de manière à ne pas atteindre le seuil de température à partir duquel le réchauffement climatique aura des conséquences irréversibles.
Le réchauffement climatique n’est pas qu’une vague menace, ses effets se font déjà sentir et parfois dramatiquement sur certaines populations déjà les plus fragiles.
- Les crises économiques récurrentes
Le système économique mondial est basé sur l’énergie abondante et bon marché qui pousse à toujours plus de production de produits consommables et donc à l’épuisement des ressources et sur un système financier de plus en plus injuste et déconnecté de la production réelle ne tenant pas compte du coût des dégâts collatéraux infligés par cette économie. Il aboutit à des crises généralisées comme celle de 2008 générant chômage, crises sociales et politiques menaçant à terme la cohésion de nos sociétés.
La prise de conscience de la conjonction de ces trois situations pouvant déstructurer péjorativement le monde dans lequel nous vivons a inspiré Rob Hopkins, professeur britannique de permaculture 2, dans l’élaboration du plan de descente énergétique de Kinsale, élaboré en 2005 avec ses étudiants irlandais, puis à construire la première initiative de transition : Transition Town Totnes, petite ville de 7700 habitants, en 2006.
Aujourd’hui il existe plus de 2500 initiatives de transition dans le monde dont une centaine en France.
(1) La résilience d’un système est sa capacité à absorber un changement perturbant et à se réorganiser en intégrant ce changement, tout en conservant essentiellement la même fonction, la même structure, la même identité et les mêmes capacités de réaction. Brian Walker (source)
(2) La permaculture est la conception et l’entretien conscients de systèmes agricoles productifs, dotés d’autant de diversité, de stabilité et de résilience que les écosystèmes naturels. C’est l’intégration harmonieuse du territoire et des gens pour satisfaire d’une façon viable leurs besoins en nourriture, en habitation, en énergie et autres autant sur les plans matériels qu’immatériels. Graham Bell (source)